Les sociétés d'exercice libéral (SEL) ont été créées pour permettre aux membres des professions libérales d'exercer leur activité sous forme de sociétés de capitaux.
Avantages de la SEL
En effet, faces aux inconvénients de votre activité en nom propre :
pas de capital
vision plus artisanale de l'activité
responsabilité indéfinie pour les dettes de l'entreprise
imposition des résultats non distribués
financement plus difficile
pas de constitution de réserve
transmission plus difficile du fonds libéral
Vous souhaitez bénéficier des avantages de la Société d'exercice libérale :
obligation de souscrire un capital social
distinction des patrimoines
responsabilité des dettes sociales à hauteur des apports
création de synergie
transmission des titres facilités
libre choix du mode de rémunération
permet la capitalisation du résultat dans la société
fiscalité plus avantageuse (IS, Taxe professionnelle)
Fiscalement et socialement, la Sel bénéficie de deux avantages importants :
le bénéfice de la société est calculé après déduction de la rémunération du ou des gérants et des charges sociales afférentes
le bénéfice ne supporte pas les cotisations sociales régime TNS, ce qui constitue l'une des principales sources d'optimisation de la SEL (attention, cela peut cependant être remis en question, cf. ci-après).
Une question fiscale sur votre SEL ?
Cadre général
Pour pouvoir constituer une Société d'Exercice Libéral, il convient d'exercer une profession libérale qui a fait l'objet d'un décret d'application.
Aujourd'hui, seules 21 professions bénéficient d'un décret d'application. Ce sont par exemple, les avocats, les sages-femmes, les médecins, les commissaires aux comptes, les huissiers, les greffiers des tribunaux de commerce, les notaires, les architectes, les chirurgiens-dentistes…
En dehors des 21 professions qui sont soumises à un règlement et pour lesquelles un décret d'application a été publié, la constitution d'une SEL est impossible.
De plus, la constitution d'une SEL pluri-disciplinaire est également impossible. Ainsi, il ne pourra pas y avoir, par exemple, de SEL regroupant médecins et sages-femmes.
Les différentes formes de SEL
Il existe 4 types de Société d'Exercice Libéral :
Société d'Exercice Libéral à Responsabilité Limitée (SELARL) qui peut comporter de 1 à 100 associés ;
Société d'Exercice Libéral à Forme Anonyme (SELAFA) qui doit comporter au minimum 3 associés ;
Société d'Exercice Libéral par Actions Simplifiée (SELAS) qui doit comporter au minimum 1 associé ;
Société d'Exercice Libéral en Commandite par Actions (SELCA) qui doit comporter au minimum 4 associés doit 3 commanditaires.
Peu importe la forme de société choisie, l'un des associés devra exercer les fonctions de direction au sein de la SEL.
Le capital social
Le capital social minimum pour les SEL est de 37.000 € sauf pour les SELARL (et SELARL unipersonnelles) où aucun capital minimum n'est exigé.
Les associés qui n'exercent pas leur activité au sein de la SEL ne peuvent pas détenir plus d'1/4 du capital social, sauf pour les SELARL où la limite est fixée à la moitié du capital social.
La responsabilité des associés
Les associés des SEL sont responsables des dettes sociales à hauteur de la valeur de l'apport qu'ils ont effectué dans le capital social (dans le cas des SELCA, les commandités sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales).
De plus, ils sont personnellement responsables sur l'ensemble de leur patrimoine personnel des actes professionnels qu'ils passent. Dans ce cas, la SEL est également solidairement responsable.
Son régime fiscal
Régime fiscal de la SEL lors de sa constitution
En cas d'apport
1° Paiement d'un droit fixe
Un droit fixe de 230 € est appliqué pour :
les apports en numéraire ;
les apports à titre pur et simple d'éléments corporels ou incorporels (immeuble professionnel, droit de présentation, droit au bail…) ;
les apports à titre onéreux, c'est-à-dire avec reprise par la société du passif de l'associé, si l'apporteur s'engage à conserver ses parts pendant au moins 3 ans.
2° Apport de la clientèle
L'opération d'apport est dans ce cas assimilée à une cession.
La plus-value réalisée lors de l'apport est dès lors imposable au taux de 16 % pour le principal + les prélèvements sociaux.
Toutefois, la plus-value réalisée par le libéral lors de l'apport de la clientèle à la SEL bénéficie d'un report d'imposition.
Ainsi, l'imposition sera reportée à la cession ultérieure des parts par l'associé ou à la dissolution de la société.
En cas de cession
Si le professionnel libéral cède son activité à une SEL, la plus-value réalisée lors de la cession sera imposée au taux de 16 % pour le principal + les prélèvements sociaux.
Il pourra cependant bénéficier d'une exonération totale ou partielle de la plus-value réalisée en fonction de la valeur de la branche d'activité apportée ou du chiffre d'affaire réalisé par l'entreprise cédante.
Remarque : il existe d'autres solutions d'exonération en fonction de votre situation patrimoniale et professionnelle (départ à la retraite, transmission aux enfants repreneurs, …). Nous restons à votre disposition pour toutes vos questions quant à ces schémas.
Attention cependant au risque de requalification par l'Administration fiscale, dans ce dernier cas, de l'opération en une "vente à soi-même".
En effet, contrairement à l'article 238 quindecies du Code Général des Impôts (cf. cidessus), l'absence de contrôle capitalistique et de contrôle effectif n'est pas exigé pour que l'exonération soit applicable. Ainsi, elle pourrait considérer que le contribuable a cédé son activité dans le seul but d'éluder l'impôt et mettre en œuvre la procédure de l'abus de droit.
Régime fiscal de la SEL pendant sa vie sociale
Quelque soit la forme sociale choisie, les SEL sont soumises au régime de l'impôt sur les Sociétés.
L'imposition s'effectue donc au niveau de la société, ce qui peut s'avérer plus intéressant qu'une fiscalité personnelle dont serait redevable le professionnel à titre individuel (tranche du barème d'imposition de l'impôt sur le revenu).
Dans un second temps, les associés pourront décider soit d'une distribution de dividendes (imposé à l'IR avec un abattement), soit du réinvestissement des bénéfices dans des actifs, du matériel …
Seules les SELARL unipersonnelles sont soumises au régime de l'impôt sur le Revenu. Toutefois, elles peuvent opter pour le régime de l'impôt sur les Sociétés mais cette option est irrévocable.
Régime fiscal des associés
Les associés qui exercent leur activité professionnelle au sein de la SEL seront imposés sur le revenu dans la catégorie des Traitements et Salaires.
Pour toutes les SEL soumises à l'IS, les dirigeants, qu'ils soient majoritaires ou minoritaires, seront imposés à l'IR dans la catégorie des Traitements et Salaires (en application de l'article 62 du Code Général des Impôts relatif aux revenus des professions non-salariées). Les dividendes perçus seront imposés dans la catégorie des Revenus de Capitaux Mobiliers (cf. ci dessous remarques quant aux aspects sociaux).
Le dirigeant d'une SELARL unipersonnelle qui n'est pas soumise à l'IS sera quant à lui imposé à l'IR dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux.
Le saviez-vous : votre régime matrimonial est également important dans le schéma de la création de votre entreprise !
Une question fiscale sur votre SEL ?
Son régime social
Le régime social des associés
Le régime social des associés non-dirigeants
Les associés non-dirigeants bénéficient, quelque soit la forme sociale de la SEL, du régime social applicable aux salariés.
Le régime social des associés dirigeants
Le régime social des salariés s'applique pour les dirigeants de SELAFA, de SELAS et pour les gérants minoritaires de SELARL. Ils peuvent dès lors bénéficier des indemnités de chômage en cas de perte de leur emploi et doivent donc cotiser à l'ASSEDIC.
Les gérants majoritaires de SELARL, les dirigeants de SELARL unipersonnelle et ceux de SELCA dépendent, quant à eux du régime des Travailleurs Non Salariés.
Actuellement, les gérants des SEL peuvent choisir l'imposition de leurs bénéfices au régime de l'impôt sur les sociétés (IS) au lieu d'être soumis à l'imposition sur les revenus (IR) au titre des bénéfices non commerciaux. Cette marge de manœuvre permet aux gérants de répartir librement leurs bénéfices entre la rémunération de gérance et le versement de dividendes.
Les dividendes perçus par les gérants majoritaires de SEL sont dorénavant intégrés dans l'assiette des cotisations sociales dès lors qu'ils sont perçus par le travailleur, son conjoint, son partenaire dans le cadre d'un pacte civil de solidarité ou ses enfants mineurs non émancipés. Seule la part de ces dividendes supérieure à 10 % du capital social et des primes d'émission détenus par le travailleur sont prise en compte . Cette exonération permet de tenir compte de dividendes qui ne seraient pas le fruit de l'activité professionnelle du travailleur, mais de la rentabilité du capital investi.
En synthèse :
La SEL présente donc des intérêts indéniables :
En matière de préparation de transmission au profit d 'enfants repreneurs (transmission progressive des parts en profitant des exonérations et abattements d 'impôt). Ceci peut être cumulé avec un Pacte Dutreil afin de réduire considérablement les droits de donation.
En matière de reprise d 'activité par un repreneur tiers
En matière de regroupement de compétences
En matière de coût fiscal (possibilité de choisir entre dividendes et salaires)
En matière de protection : séparation des patrimoines privés et professionnels
En matière de diversification patrimoniale : constitution d 'un patrimoine privé issu de la cession de la clientèle à la SEL